Et à ce point manquer de mots…
Mon écriture d’aujourd’hui est un défi, et je sais d’ores et déjà que le résultat ne sera pas aussi beau que ce que je souhaiterais faire passer. Question d’intensité. Question de vocabulaire. Tans pis…j’ai vais quand même.
Difficile de parler de quelque chose qui n’a pas de limite, sinon les mots pas assez vastes pour exprimer une réalité vécue à l’intérieur de nous. Et même avec nos cerveaux bien foutus, quand il s’agit de raconter ce genre d’histoire, celle de l’ordre des « moments de grâce », on voit bien que l’autre en face ne mesure pas notre vécu à la hauteur de ce qu’il a été pour nous. L’éternelle frustration des émerveillés, des touchés en plein cœur, des connectés à plus grand..., des éternels incompris.
Bien sûr, tout cela vaut pour la douleur, la souffrance, la peur, la colère, la joie, la tristesse. Pour tout ce qui est nous et en nous. Pour cela même, il a fallu établir un langage pour communiquer à quel point le corps, le cœur et l’esprit, ressentent ; des échelles pour la douleur, de 1 ou 10 par exemple. La colère c’est souvent 10, sinon ça n’existe pas. La peur, la joie, c’est souvent 10. Quelque soit la cause, les émotions c’est souvent à fond. Et pour communiquer, les échelles passent aussi dans le filtre subtil du référentiel de l’autre. Allez dire que vous avez mal à 9 sur 10 à quelqu’un qui n’a jamais eu mal... C’est faussé. Les référentiels sont personnels. Et au final, tout cela relève du « moi ».
Et puis, il y a tout ce qui relève du « soi ». On contacte ici-même les questions des philosophes avec certains qui se sont penchés sur la question. Je vous laisse aller les lire. Et puisque nous parlons de mots, ce texte-là parle bien d’autre chose. On touche au « soi » car on touche à quelque chose qui nous échappe et en même temps nous fais grandir. Parce que l’échelle d’intensité n’a pas de limite, ne peut être contenue. C’est bien plus que des chiffres. Tout un tas de mots pourrait bien nous aider à nous dépatouiller dans ce besoin de partager ce que sont ces moments-là.
Pour que tout le monde puisse les toucher du doigt tellement c’était bon pour nous. Car oui, quand cela arrive, ces fameux « moments de grâce », c’est tout notre Etre qui s’éveille, le cœur s’expand et il n’y a plus vraiment de différence entre le dehors et le dedans. On entre en résonnance avec tout, dans une dimension presque sacrée. On est tout et en tout. Le temps et l’espace sont dissouts. Et tout cela dure un instant. Un-tout-petit-instant !
Petit, oui, et grand à la fois. Peut-être que ça part du cœur pour aller jusqu’aux étoiles et au-delà, et puis ça nous revient. Il est question d’infini, de puissance, de connexion, d’unité, d’absolu. Un ressenti indicible. Notre âme aux commandes, c’est l’éternité dans un grain de sable. Plus rien d’autre autour n’existe. Plus rien d’autre n’a d’importance. Et à quiconque la touché, ce tout-petit-instant d’éternité, vous voyez bien ma difficulté pour trouver les mots. Les mots il y en a…pas assez vastes, pas assez savoureux. Et peut-être que la beauté ultime qui réside dans ces moments intimes est qu’ils sont insaisissables. On voudrait les partager et en même temps, ils étaient rien que pour nous. Un accord de piano, un coucher de soleil, le sourire d’un inconnu dans la brise hivernale, la première fleur d’un amandier, un paysage à couper le souffle…il est des moments où tout est réuni pour que cela arrive, vous y compris. Sans vraiment y trouver un sens, le grand frisson qui nous traverse à ce moment-là nous fait tout simplement nous sentir vivant, mais vivant en plus grand. Rien n’aurait pu nous arriver, et absolument tout devenait possible. De vrais grands moments pépites !
Puissent ces moments rentrer dans vos vies, un peu beaucoup passionnément à la folie.
Puissent ces moments ponctuer doucement et joyeusement vos existences.
Puissent ces moments vous faire sentir l’infiniment grand.
Puissent ces moments vous faire sentir infiniment vivant.e !
(PS : et comme prévu, un texte bien en dessous de la vibration que j’aurais voulu...pas assez vaste ni assez savoureux ! Tant pis. )
LaeG, le 6 février 2023 - Violès
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