Enfin cesser de me désirer ailleurs.

Je suis de retour à Tréminis, les nuages font du rase-moquette sur les bébés montagnes. Le soleil filtre quelquefois en illuminant le vert tendre et le vert sombre de la forêt qui dévale la pente. J'ai la savoureuse sensation de respirer à nouveau. Le silence des humains me fait dire que je suis à nouveau chez moi. J'entends la rivière. J'entends les oiseaux. J'entends le pic. J'entends mes pas. Dans ces espaces où rien ne semble se passer, j'ai l'impression d'entendre le monde respirer. L'immensité des paysages ici m'ancre instantanément. Je ne saurais vraiment l'expliquer. Je pourrais être un arbre parmi les arbres, un brin d'herbe parmi les brins d'herbes. Je me sens appartenir à cette terre. J'ai un sentiment profond d'être déjà venue ici mais ça n'a pas eu lieu dans cette vie, je m'en souviendrais... Chaque nouveau lieu que je rencontre me semble si familier. Sentir et ressentir, je pourrais bien avoir rien d...