Messages

V I S I O N

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  Il y a des choses qui me ramènent à ma mémoire. Qui éveillent le souvenir. Ca va chercher loin. Dans un temps que je n’ai pas vécu. En tout cas, pas cette fois-ci. C’était quelqu’un d’autre. Un autre moi. Une autre enveloppe. Ailleurs. Avant. L’odeur du beurre de karité. Le souvenir sensoriel qui me fait dire que j’y étais. J’ai déjà fait ça. C’était une odeur rituelle. Le geste quotidien. Il se pourrait même que je l’ai fabriqué moi-même. Ça vient caresser mon âme. Je goûte aux mémoires d’incarnations passées. C’est sûr. Et à l’échelle de mon âme, ça doit dater d’hier. Et là, tout de suite, maintenant, il n’y a pas de temps. Distorsion du cerveau qui cherche à raccrocher les informations. Mais des informations, je n’en ai pas. Alors, à force de distordre, le cerveau disparaît, essoré sur lui-même. Et je suis là dans l’espace de ce souvenir, sans temps. Et alors, tout devient possible. Je suis au Sénégal. Il y a les baobabs. J’ai des tonnes d’images. J’en ai une où il y a u

Une vie mortelle

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  La petite a rangé sa vie dans un tiroir. Mais la gamine a comme un penchant bordélique. Elle a cherché partout, à l’école et au cirque. Elle a retrouvé la mort, au coin d’un trottoir.   C’est la fin tragique d’une vie sans espoir, Seule une trouvaille magique et fantastique Aurait rendu la vie à la fille poétique. Elle a rendu son âme, seule, dans le noir.   On entend, chaque jour, parler de cette histoire. « Le train-train quotidien » disent les statistiques, Mas chaque jour, c’est l’interminable chronique. Hier soir, un loup hurlait au coin d’un trottoir.   Quand les autres dormaient dans une chambre noir, Elle se débattait de l’homme maléfique, Mais ça se fini pour une fin dramatique, La vie s’arrête un jour, mais la sienne hier soir.   LAEG, durant l’adolescence.  

Et rester là...

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  C'est la première fois que ça m'arrive. Etre scotchée devant tant de beauté, au point de ne pas savoir quoi dire.    Chaque fois que je pose mes yeux, c'est la poésie qui s'empare de moi, sans pour autant que je puisse l'écrire ou que je puisse la dire. Que je puisse la laisser sortir. Alors, je comprends qu’en fait, elle est déjà partout autour de moi.  I ci, on peut attraper les nuages, si ce ne sont pas eux qui nous attrapent. On peut se servir comme dans une barbe à papa, simplement en tendant le bras. Les nuages s'entortillent et   s'enroulent   à une vitesse surprenante. Et puis, la couleur des arbres toute mouchetée d’orange, de vert et de jaune, on a envie qu’elle dure toute l’année tellement c’est beau, parfaitement harmonisé. C’est colinneux. Doucement arrondi et un peu plus haut, c'est la grandiosité…elle nous rentre dedans, nous percute.  Et voilà que je comprends pourquoi les nuages étaient si pressés. Derrière-eux, c’était le grand

Vivre là

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  J'aimerais tant pouvoir vous décrire non pas le paysage, mais ce que je ressens.    Et en même temps, je ne suis pas capable de trouver les bons mots tellement ils ne suffiraient pas. C'est au plus profond de moi que cela vient me cueillir.    Des émotions fortes, un peu de l'ordre de l'expansion, de l'ordre du moment en grâce, mais tout doux.    C'est pour cela que je voudrais vous le dire, vous le partager. Mais résolument, je n'ai pas les mots. Je n'ai même pas la capacité mentale de faire des jolies phrases, mon cerveau est éteint. Je suis bouche bée. Scotchée sur place. Suspendue.   Mes yeux regardent et sillonnent le paysage. Ils se faufilent entre les arbres, leurs couleurs. Ils observent la vague que décrivent les geais des chênes dans un vol approximatif et pourtant si bien maîtrisé. Par moment la pluie imite le bruit de la rivière en tombant sur les feuilles d'automne. Si bien que je confonds, je ne sais pas qui est qui,  

Avis de tempête

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  Ca y est, me voilà en train d’écrire. Ca fait quoi, deux semaines et demie ? Et depuis, je pense souvent à vous, mes ami.e.s des bois de l’ouest, vous qui avez essuyé une tempête, puis une autre, puis les larmes. Face au désastre et à l’ampleur. Face au vivant à terre. Face à la tâche. Et moi, je suis bras ballants, déjà parce que je n’ai pas vu et ne peux imaginer, et aussi parce qu’ici, tout continue et je dirais même, tout prend de l’ampleur. Je suis coincée voyez-vous. Coincée entre la peine que j’ai à vous savoir effondrés et la joie de voir poindre cette promesse de renouveau. La joie de voir que la nature sait encore respirer. Coincée entre la peine de savoir que ces bois seront privés pour un temps des petits pieds et la joie de me dire que nous ne pourrons avoir le dernier mot. Tout cela arrive à un moment important pour moi, où je rencontre un lieu et des gens qui me donnent espoir, même si tout n’est pas rose et que ça manque de licornes. Mais n’empêche, à l’autre bout

Rêve

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  Toi, rêve, Illustre portrait de mes songes, Maître de mes chimères, sans trêve, Entend ce message qui me ronge.   Ce message sauveur de mon âme, Sauveur de ceux qui cherchent l’immortalité de l’âme, Sauveur de ceux qui trouvent au rêve une sainte vénusté, Sauveur de ceux qui donnent malgré leur volonté.   Toi, rêve, Qui tout comme l’amour, Meurt quand revient le jour, Toi, rêve, Qui tout comme la Lune, Vient quand la nuit est brune Toi, rêve, Langage abstrait de mon imaginaire meurtrie, Entend résonner vers toi mes cris d’agonie. Reçois cette complainte qui pèse sur ma vie. Ecoute-moi mourir à la tombée de la nuit. Rêve, toi pour qui je me meurs d’amour, Entend, toi qui meures quand revient le jour, Ces doux mots comme un appel au secours.   LAEG, comme j’étais enfant/ado

Plis et replis de la Terre, et un poème plié

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  Lorsque je vois notre planète harcelée et violentée, Je ne peux plus me taire. Alors je poésie....plier, oui. Piller, non. Oh, le joli peuplier. Nuage tordu...et oui, parfois, dans le ciel aussi ça pli... Comme s'il pliait sous son propre poids... Partout Tout le temps Quand il y en a. Et la Terre dans tout ça ? Du cœur de ses entrailles, Elle, généreuse, nous livre ses plus belles ressources. Peut-on à se point se tordre?  S'essorer, s'épuiser, s'évanouir? Nature, mon beau miroir... De quoi se plier sur soi. Et puis, sentir la puissance venue du dedans... Ca bouge et on voit rien, et à la fin, ça fait une montagne ! Plier pour ne pas rompre...mais des fois, c'est trop. Comme au dernier soupir de l'accordéon    Poème plié collectif, dans le cadre d'un concours (via Les Bleues'Bellules) 2022-2023