Messages

Affichage des messages du juillet, 2024

V I S I O N

Image
  Il y a des choses qui me ramènent à ma mémoire. Qui éveillent le souvenir. Ca va chercher loin. Dans un temps que je n’ai pas vécu. En tout cas, pas cette fois-ci. C’était quelqu’un d’autre. Un autre moi. Une autre enveloppe. Ailleurs. Avant. L’odeur du beurre de karité. Le souvenir sensoriel qui me fait dire que j’y étais. J’ai déjà fait ça. C’était une odeur rituelle. Le geste quotidien. Il se pourrait même que je l’ai fabriqué moi-même. Ça vient caresser mon âme. Je goûte aux mémoires d’incarnations passées. C’est sûr. Et à l’échelle de mon âme, ça doit dater d’hier. Et là, tout de suite, maintenant, il n’y a pas de temps. Distorsion du cerveau qui cherche à raccrocher les informations. Mais des informations, je n’en ai pas. Alors, à force de distordre, le cerveau disparaît, essoré sur lui-même. Et je suis là dans l’espace de ce souvenir, sans temps. Et alors, tout devient possible. Je suis au Sénégal. Il y a les baobabs. J’ai des tonnes d’images. J’en ai une où il y...

Une vie mortelle

Image
  La petite a rangé sa vie dans un tiroir. Mais la gamine a comme un penchant bordélique. Elle a cherché partout, à l’école et au cirque. Elle a retrouvé la mort, au coin d’un trottoir.   C’est la fin tragique d’une vie sans espoir, Seule une trouvaille magique et fantastique Aurait rendu la vie à la fille poétique. Elle a rendu son âme, seule, dans le noir.   On entend, chaque jour, parler de cette histoire. « Le train-train quotidien » disent les statistiques, Mas chaque jour, c’est l’interminable chronique. Hier soir, un loup hurlait au coin d’un trottoir.   Quand les autres dormaient dans une chambre noir, Elle se débattait de l’homme maléfique, Mais ça se fini pour une fin dramatique, La vie s’arrête un jour, mais la sienne hier soir.   LAEG, durant l’adolescence.  

Et rester là...

Image
  C'est la première fois que ça m'arrive. Etre scotchée devant tant de beauté, au point de ne pas savoir quoi dire.    Chaque fois que je pose mes yeux, c'est la poésie qui s'empare de moi, sans pour autant que je puisse l'écrire ou que je puisse la dire. Que je puisse la laisser sortir. Alors, je comprends qu’en fait, elle est déjà partout autour de moi.  I ci, on peut attraper les nuages, si ce ne sont pas eux qui nous attrapent. On peut se servir comme dans une barbe à papa, simplement en tendant le bras. Les nuages s'entortillent et   s'enroulent   à une vitesse surprenante. Et puis, la couleur des arbres toute mouchetée d’orange, de vert et de jaune, on a envie qu’elle dure toute l’année tellement c’est beau, parfaitement harmonisé. C’est colinneux. Doucement arrondi et un peu plus haut, c'est la grandiosité…elle nous rentre dedans, nous percute.  Et voilà que je comprends pourquoi les nuages étaient si pressés. Derrière-eux, ...

Vivre là

Image
  J'aimerais tant pouvoir vous décrire non pas le paysage, mais ce que je ressens.    Et en même temps, je ne suis pas capable de trouver les bons mots tellement ils ne suffiraient pas. C'est au plus profond de moi que cela vient me cueillir.    Des émotions fortes, un peu de l'ordre de l'expansion, de l'ordre du moment en grâce, mais tout doux.    C'est pour cela que je voudrais vous le dire, vous le partager. Mais résolument, je n'ai pas les mots. Je n'ai même pas la capacité mentale de faire des jolies phrases, mon cerveau est éteint. Je suis bouche bée. Scotchée sur place. Suspendue.   Mes yeux regardent et sillonnent le paysage. Ils se faufilent entre les arbres, leurs couleurs. Ils observent la vague que décrivent les geais des chênes dans un vol approximatif et pourtant si bien maîtrisé. Par moment la pluie imite le bruit de la rivière en tombant sur les feuilles d'automne. Si bien que je confonds, je ne ...

Avis de tempête

Image
  Ca y est, me voilà en train d’écrire. Ca fait quoi, deux semaines et demie ? Et depuis, je pense souvent à vous, mes ami.e.s des bois de l’ouest, vous qui avez essuyé une tempête, puis une autre, puis les larmes. Face au désastre et à l’ampleur. Face au vivant à terre. Face à la tâche. Et moi, je suis bras ballants, déjà parce que je n’ai pas vu et ne peux imaginer, et aussi parce qu’ici, tout continue et je dirais même, tout prend de l’ampleur. Je suis coincée voyez-vous. Coincée entre la peine que j’ai à vous savoir effondrés et la joie de voir poindre cette promesse de renouveau. La joie de voir que la nature sait encore respirer. Coincée entre la peine de savoir que ces bois seront privés pour un temps des petits pieds et la joie de me dire que nous ne pourrons avoir le dernier mot. Tout cela arrive à un moment important pour moi, où je rencontre un lieu et des gens qui me donnent espoir, même si tout n’est pas rose et que ça manque de licornes. Mais n’empêche, à l’a...

Rêve

Image
  Toi, rêve, Illustre portrait de mes songes, Maître de mes chimères, sans trêve, Entend ce message qui me ronge.   Ce message sauveur de mon âme, Sauveur de ceux qui cherchent l’immortalité de l’âme, Sauveur de ceux qui trouvent au rêve une sainte vénusté, Sauveur de ceux qui donnent malgré leur volonté.   Toi, rêve, Qui tout comme l’amour, Meurt quand revient le jour, Toi, rêve, Qui tout comme la Lune, Vient quand la nuit est brune Toi, rêve, Langage abstrait de mon imaginaire meurtrie, Entend résonner vers toi mes cris d’agonie. Reçois cette complainte qui pèse sur ma vie. Ecoute-moi mourir à la tombée de la nuit. Rêve, toi pour qui je me meurs d’amour, Entend, toi qui meures quand revient le jour, Ces doux mots comme un appel au secours.   LAEG, comme j’étais enfant/ado

Plis et replis de la Terre, et un poème plié

Image
  Lorsque je vois notre planète harcelée et violentée, Je ne peux plus me taire. Alors je poésie....plier, oui. Piller, non. Oh, le joli peuplier. Nuage tordu...et oui, parfois, dans le ciel aussi ça pli... Comme s'il pliait sous son propre poids... Partout Tout le temps Quand il y en a. Et la Terre dans tout ça ? Du cœur de ses entrailles, Elle, généreuse, nous livre ses plus belles ressources. Peut-on à se point se tordre?  S'essorer, s'épuiser, s'évanouir? Nature, mon beau miroir... De quoi se plier sur soi. Et puis, sentir la puissance venue du dedans... Ca bouge et on voit rien, et à la fin, ça fait une montagne ! Plier pour ne pas rompre...mais des fois, c'est trop. Comme au dernier soupir de l'accordéon    Poème plié collectif, dans le cadre d'un concours (via Les Bleues'Bellules) 2022-2023

Mais où donc est-ce passé ?

Image
  Cette excitation qui monte à mesure que la neige tombe ? Cette chose, cette joie, qui prend tellement de place à l'intérieur que nous étions obligés de le hurler ? Ce frisson qui nous traverse parce qu'au goûter, "on mange des crêpes", Cette envie de danser quand le bonheur nous submerge ? La joie pure ? Qu'ont-ils que nous avons perdu ? "L'innocence de croire que la joie est légitime, la sagesse de ne penser qu'à l'instant présent, la lucidité de savoir que le bonheur est constitué de ces milliers de petits évènements -des petits miracles, qui illuminent le quotidien si nous voulons y prêter attention". A partir d'aujourd'hui, il s'agirait peut être de ne pas (ne plus) se prendre trop au sérieux...   LaeG 2022

Lune

Image
  Lune qui brille quand s’éteint le jour, Toi vers qui montent complaintes et cris, Cris de détresse ou cris d’amour maudits, Entend mon âme meurtrie pour toujours.   Protège-moi de la laideur du jour, Emmène-moi avec toi, loin d’ici, Où réalisme rime avec magie, Car je dois pouvoir aimer à mon tour.   Corps céleste perdu dans l’infini, Entend rugir mon cœur, mon cœur salit, Par le mépris, le dégoût de la vie.   Lune, toi pour qui je me meurs d’amour, Entend, toi qui meurs quand revient le jour, Ces doux mots comme un message d’amour.   LAEG, devoir scolaire de 3 ème .

Le lucane qui sert le volant

Image
  Que j'aime l'orée de la forêt.    Le noir est déjà bien installé.    Un bruit s'approche comme s'il voulait me foncer dessus.    Et dans la pénombre, je le vois.    C'est le lucane.    Il sert le volant.    Bien fort.  Un peu plus loin, c'est la rivière que j'entends. Mais la nuit est vraiment là, je ne la vois pas. Aussi, j'ai l'impression que sa puissance est énorme. Qu’elle pourrait bien m'emporter même si je l'ai vu den plein jour et qu’au fond, il n'y a peut-être que 20 cm d'eau.   Et pourtant, elle balaye tout. Et à ce moment-là, je suis partagée.  Partagée entre le fait qu’elle pourrait enlever tout ce qui me pèse, nettoyer tout ce que je voudrais bien lui donner. Balayer le négatif, purifier.  Et partagée entre le souhait de lui envoyer mes vœux les plus chers, comme un forme de rituel. Et je crois qu'à ce moment-là, c'est ça qui l'emportait. J'ai prié pour l'eau, j...

Je suis l’eau qui parle aux humains

Image
  Je suis l’eau. Je suis la rivière. Je suis là. Partout. Tout le temps. Prend un caillou, et jette-le. Tu verras qu’il coule aussi. Comme moi. Moi je m’agite, et puis je me calme. Tout ça, sans fin. Tu sais, tout fini toujours par couler. Ca ne s’arrête pas. J’homéostase en permanence. Quand toi tu vides une tasse, ce qu’il y a dedans, tu le fais bien couler quelque part non ?! Et bien c’est ma règle. Je suis toujours quelque part. Et au fond, à une échelle bien plus grande et aussi bien plus petite que celle que tu vois, j’équilibre. Et je vibre, je résonne au monde. Quand je manque quelque part, je suis ailleurs. C’est tout. Mais je suis là, dans mon plus grand. Et je suis dans toi, en toi-tous. Il n’y a qu’à suivre le mouvement. Là, devant toi, c’est clair que je chahute (un peu), j’accélère, j’atteins mon mini-sommet, puis je …redescends. Ma mini-montagne à moi. Ca agite, ça fait du bruit. Ca c’est moi dans mon ensemble. Dans mon maillage...

Intuition

Image
Ce soir, je sens une énergie immense en moi, et j'ai du mal à contenir ... Un élan ? Du mouvement qui s'amorce, ça c'est sûr ! Pour le collectif. Pour l'individu. Pour moi. Le besoin de m'affranchir, encore. De m'ouvrir à de nouvelles connaissances, d'anciennes pratiques en fait. D'autres médecines. Plus naturelles. Plus vivantes. Plus primales. Une reliance. Le besoin de ralentir, encore. D'être connectée. De faire un pas de côté. D'être liée. Avec les gens. Avec le ciel et la terre. Avec la lune et le soleil. Avec la nature. Avec son rythme...et le mien aussi. Un appel ? Oui. Vers ce lieu. Son énergie. Son caractère. Sa beauté. Son grandiose. Vers cette personne aussi. Tout pareil. Son énergie. Son caractère. Sa beauté. Son grandiose. Ne s'attendre à rien, et être prête à tout. Se laisser guider, le coeur au dehors, les antennes ouvertes en grand, et ça ira. Tout cela est de l'ordre du basculement, un coup d'intuition...

En attendant le castor

Image
  Je suis assise au bord de l'Ouveze. Le soleil descend. L'été bat son plein.   Je me suis assise quelque part sur le lit de la rivière.    Elle manque d'eau mais ça coule encore. Et puis de manière assez enfantine, parce que j'y crois, je me suis assise devant ce qui semble être un toboggan à castors. J'attends.  Ça fait comme une petite coulée, sur le bord de la rivière qui a été rongée par les crues des dernières semaines et les orages qui allaient avec. Et puis cette coulée est là, mouillée, alors que tout autour est très sec. C'est la seule qui est humide, à croire qu’il y a du passage, que ça monte, que ça descend, que ça se laisse glisser comme sur le toboggan. C’est un peu plus mouillé à chaque fois. Et j'ose y croire, je laisse la nuit arriver en me disant que c'est l'heure où les castors sortent. Que peut-être, si je reste le plus immobile et silencieuse possible, ils vont s'approcher. J'ai envie d'y croire, je suis pr...

De la vie dans tous les racoins

Image
De la vie, Dans tous les racoins. Dans le racoin des murs de pierre, le long de la ligne de chemin de fer. Dans le racoin de la gouttière en une cascade de plantes vertes. Dans le tout petit racoin du trottoir d’en face, il y a un peu de terre, et la capselle. Sous l’écorce, la nichée de cloportes…et ça grouille. Ca a le goût des crevettes quand on goûte. Même là où c’est sensé être mort, ça grouille, ça vit. Dans les cimetières, ça vit. Sous la branche morte, ça vit. Ca vit sa vie. Il y a des endroits faciles où on sait que ça vit. Ca vit en grand. Ca vit en visible. Et des fois, ça vit en mini. Ca vit en micro. Ca vit en nano. Ca streptococcus. Ca sporule. Ca lactocoque. Ca coronise. Ca bifidus. Et alors, des fois, même en grand, A peine ça vivote. Ca vit en grand, mais sans souffle. Sans élan. Sans envie. Sans en-vie… Ca vit en rikiki. Ca rêve à peine. Ca ose à peine. Ca voudrait bien ouvrir, Mais ça ferme. Et alors, Ca pose....

Au clair de soir

Image
  J’étais là, posée sur un lit de forêt, un soir d’été. Comment ne pas admirer  le soleil se posant sur les monts, tout là bas. Le dégradé est magique, doux, parfait. Beau aussi. Se posant au rythme de mon cœur qui s’apaise. Ce dégradé d’infini, et, au-dedans, une pastille. Orangée rouge, rondement ronde. Le soleil. Et puis l’espace d’un instant, c’est la disparition. Le soleil, je ne le vois plus. Mais c’est bien lui qui à ce moment précis embrase le ciel. Ce dégradé est magique, oui, mais à présent, il est aussi intense. Il est rougeoyant. Et c’est pile le moment qu’a choisi une mouche pour se poser sur mon genou. Pile à l’instant du basculement. La fin et le début. La fin du monde diurne, un monde où nous humains, moi bien sûr, avons nos repères et comme la toute-puissance qui va avec. Mais ce qui est vrai le jour ne l’est pas forcément la nuit – le basculement. D’abord cette mouche, toute petite, qui vient déjà éveiller mes sens. Et puis juste après, loin en contrebas,...

Nous y voilà !

Image
  Nous y voilà ! Nous y sommes. Au pied. Au bord. A la limite. Ou alors, nous sommes dedans. J’aimerais écrire à chacune et chacun de vous. Evidemment, cela prendrait trop de temps. Je ne sais pas ce que je vais écrire, mais je sens que c’est important. Car cela demande à sortir. Ca me stoppe dans tout. Il faut que j’écrive. Je compare souvent ces moments d’écriture à la chouette qui régurgite ses pelotes. C’est comme ça ! Ca doit être dit ! Alors, j’aimerais écrire à chacune et chacun de vous. A toi. A toi qui enfant courais partout et ramassais des cailloux. T’en avais plein les poches. A toi qui enfant grimpais aux arbres pour voir d’en haut à quoi ça ressemble. Qu’est ce que c’était beau, et qu’est ce que t’étais bien. Et en plus, t’étais monté.e un peu plus haut que la dernière fois ! A toi qui enfant riais à gorge déployée en courant après les pigeons. Tu étais tellement petit.e que ça échappe à ta mémoire ! A toi qui mourrais d’envie de sauter dans les flaques. Et l’apothéos...